Mercredi 08 juin 2011
Les questions relatives à la pratique ne sont pas destinées à trouver une réponse mais à créer un questionnement, ce qui a pour effet de maintenir une non-réponse et donc une forme d'interrogation suspendue dans l'espace et intervenant chaque fois que nous serions tentés de remplir le vide formé par ce point, par cette réponse manquante.
Ceci met en défaut notre habitude à apporter une réponse, une solution, à attribuer à toute cause un effet prévisible et concret.
Nous laissons cette question pénétrer dans notre corps et notre esprit, un peu comme si nous macérions dans cette interrogation, l'attention vivement maintenue par une réponse hypothétique venant d'un inconnu que nous ne pouvons appréhender.
Nous laissons notre corps et notre esprit dans le contact intime avec la réalité présente, telle que nous la ressentons en veillant à n'étiqueter, à ne qualifier aucune de nos perceptions. Pour cela, nous descendons au plus profond, au plus intime de nous-mêmes, hors de la sphère pensante et qualifiante, nous tentons de coller au plus près à nos perceptions dans un effort de rapprochement « brut », dégagé de tout « a priori ».
Nous tentons de nous rendre totalement observateurs de ce qui se passe, de ce qui est, animés d'un « non-savoir » fondamental, tel que celui que nous pouvions avoir avant notre naissance.